Les pèlerins prient pour la paix au mont Arafat
Plus de deux millions de pèlerins enthousiastes se sont rassemblés vendredi au mont Arafat, près de La Mecque, afin de prier pour les musulmans du monde entier avec l'espoir d'un "hadj" sans violence.
Les musulmans pensent que Dieu exaucera plus sûrement leurs voeux s'ils les formulent dans ce site sacré où Mahomet prononça son dernier sermon il y a 1.400 ans.
Vêtus de simples robes blanches, symboles d'égalité et de désintéressement, beaucoup ont marché à l'aube jusqu'à l'affleurement rocheux connu sous le nom de Djébel al Rahma (mont de la Miséricorde).
"Chaque fois que je me tiens sur le Djébel al Rahma, je me sens revivre", confiait une Marocaine, Rouquia Manouzi.
Mamadou Thiam, ingénieur en télécommunications sénégalais, a dit que les pèlerins priaient pour les musulmans qui vivent dans des zones dangereuses à travers le monde.
"Je suis très heureux, regardez comme notre nation s'élargit", a-t-il déclaré. "Mais nous devons prier pour nos frères en Irak, en Palestine, au Soudan. Il y a des gens qui meurent, là-bas."
Dans le cadre de l'une des plus grandes manifestations de foi collectives du monde, les pèlerins suivent pendant cinq jours un itinéraire dans la région montagneuse de La Mecque.
Ce rituel épuisant est un devoir pour tout musulman valide ayant les moyens d'accomplir le voyage.
SÉCURITÉ RENFORCÉE
Face à des foules de pèlerins considérables, l'Arabie saoudite déploie plus de 50.000 membres des forces de sécurité afin de prévenir des mouvements de panique incontrôlés qui peuvent se révéler meurtriers ou des attaques d'islamistes opposés à la monarchie wahhabite alliée aux Etats-Unis.
Les risques en matière de sécurité ont augmenté cette année en raison des tensions entre musulmans chiites et sunnites qui affectent la région.
Le royaume a vu affluer de l'étranger 1,65 million de pèlerins, soit six pour cent de plus qu'au dernier hadj. Plusieurs centaines de milliers de personnes établies en territoire saoudien reçoivent aussi, en général, l'autorisation de faire le pèlerinage.
Les autorités se disent prêtes à réprimer sans faiblesse les musulmans qui tenteraient de s'introduire à La Mecque sans permis officiels - phénomène qui peut accroître le nombre des pèlerins de 500.000 et le porter à plus de 2,5 millions.
Vendredi au mont Arafat, rien ne permettait cependant de conclure à l'efficacité des nouvelles mesures en vigueur. Le long des rues et des allées s'alignaient mendiants, marchands et pèlerins sans autorisation qui avaient acheté des tentes pour dormir et se protéger du soleil.
"Quel dommage de voir tout ce désordre, la situation ne s'est pas améliorée", notait Rouquia Manouzi.
Près d'un groupe de personnes qui campaient sur place avec sacs de couchage et ustensiles de cuisine, un agent de sécurité a dit que l'on n'y pouvait rien.
Les trois derniers jours du hadj (samedi, dimanche et lundi) mettront à l'épreuve les nouvelles dispositions adoptées à l'occasion de la lapidation du Diable, rituel souvent émaillé d'incidents.
En janvier, 362 pèlerins ont péri écrasés à cause d'un surencombrement du pont Djamarat. Le prince Nayef, ministre de l'Intérieur, a estimé que les aménagements introduits cette année permettraient d'éviter des cohues aux abords du pont.
Accueil 
